Françoise Larqué est née le 17 décembre 1836 à Mirepeix (dans les Pyrénées Atlantiques, au sud-est de Pau). Elle est âgée de 24 ans lorsqu’elle épouse Jean Pierre Sayous. Vous en saurez plus sur le début de sa vie dans mon prochain article à la lettre U, Une quenouille, un fuseau et des marchandes de textile.
De 1861 à 1872, cette Mirepeichoise exerce le métier de ménagère tandis que son mari est laboureur ou journalier. Emilie consacrera un article sur le travail des ménagères.
Durant cette même période, elle donne naissance à ses 8 premiers enfants : Jean en 1861, Joseph au cours de l’année 1863, Marie-Jeanne en 1865, Dominique durant l’été 1867, Philomène en 1869, Julie durant l’automne 1870 et Alexis (mon ancêtre direct) le 13 avril 1872.
En 1874, la famille s’installe sur Pau. C’est dans cette ville que naissent ces deux derniers enfants Marie en 1874 et Paul le petit dernier en 1879. Malheureusement tous ces enfants n’ont pas survécu. La mortalité infantile frappe Marie-Jeanne en 1866, Dominique à l’automne 1868, Philomène au cours de l’été 1870 et Marie durant l’hiver 1875. Ils n’atteindront pas l’âge de deux ans.
Le 24 novembre 1884 Françoise s’éteint à l’âge de 47 ans. Un détail sur sa profession m’interpelle, elle était devenue charbonnière à la fin de sa vie.
Le métier de charbonnier consistait à transformer le bois en charbon dans une charbonnière et à le vendre.
Charbonnières
Le charbon était obtenu après un dur travail qui s’effectuait en pleine forêt sur un terrain plat et si possible près d’un point d’eau. Une fosse appelée « charbonnière » était creusée à l’abri du vent. On y plantait des piquets de bois disposés en cercle pour délimiter la meule. Autour de cette « cheminée » on plaçait des bûches de bois (en chêne, en hêtre, en châtaignier ou en charme). Les bûches étaient recouvertes de débris de feuilles, d’aiguilles de pins, d’humus puis d’une couche de terre fine. On enflammait tout cela pour en faire du charbon. La carbonisation du bois atteignait de très fortes températures d’où la nécessité d’une réserve en eau aux abords. Durant la cuisson, la cheminée était fermée par un couvercle et recouverte par des branchages. La charbonnière possédait des trous d’aération. Il fallait environ 12 jours pour faire du charbon de bois. On devait prévoir le temps nécessaire pour l’édification de la charbonnière puis le temps que le bois brûle et le temps de récupérer le charbon. Après un temps de repos, le charbonnier procédait à l’ultime étape. Il récupérait le charbon par petites quantités, l’étalait à même le sol pour en faire le tri. Une fois pesé, il était mis dans des sacs de jute de 30 à 50 kg, pour être ensuite vendu.
Dans le cas de Françoise, je pense que le terme désigne plutôt une commerçante qui vendait du charbon dans le centre-ville de Pau. Cette dernière habitait avec sa famille rue des Orphelines.
Rue des orphelines à Pau (vue satellite)
Le charbon de bois était un excellent combustible domestique. Les citadins rencontraient des difficultés pour pouvoir se chauffer contrairement aux ruraux qui avaient à disposition du bois et de grandes cheminées. Les Palois comme tous les citadins en France, se chauffaient autrefois au charbon de bois. C’est pour cette raison qu’il prit un tel essor. C’était moins cher que le bois. On remplissait les poêles de charbon pour un chauffage performant. Le métier de charbonnière était donc important et a pu être rémunérateur en fonction de la demande. Elle fournissait les différentes familles pour leur consommation journalière, mensuelle ou trimestrielle. Ces derniers stockaient leur charbon dans leurs caves ou dans leurs sous-pentes. Les immeubles étaient nombreux à Pau. Le charbon était employé également pour faire la cuisine. Pour faire bouillir son eau rien de tel que de placer sa bouilloire sur le poêle. Le charbon était cependant salissant, les figures noircies de ceux qui transformaient le bois en charbon en sont la preuve.
Le charbon de bois était aussi utilisé pour les activités industrielles comme les forges, les verreries, les hauts-fourneaux…
De nos jours, ces métiers ont disparu.
Vos recherches vous ont peut-être permis de croiser vous aussi le chemin d’un ancêtre charbonnier ou d’un marchand de charbon de bois.
Edition d’Ophélie
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